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Après avoir réussi un blitzkrieg à l'élection présidentielle, Emmanuel Macron a voulu renverser les tables de la politique internationale. Il a critiqué l'Otan, en état de « mort cérébrale », s'est violemment opposé au président turc Erdogan, a voulu se rapprocher de la Russie... Sous la Ve République, la politique étrangère est un domaine réservé du Président. Mais Emmanuel Macron a poussé à l'extrême cette particularité française au sein des démocraties en contournant les administrations, notamment le ministère des Affaires étrangères. Adepte du pragmatisme et de l'efficacité, il a souvent agi seul et a multiplié les coups en s'appuyant sur de petites équipes ad-hoc. Les résultats de cette méthode sont mitigés. Il a scellé la réconciliation avec le Rwanda et fait bouger les lignes en Afrique. Il a aussi donné une nouvelle impulsion à l'Europe, malgré les désaccords profonds avec l'Allemagne. Mais la politique de rapprochement avec la Russie a été un échec. La France s'est aliéné une partie des pays d'Europe centrale et orientale, et n'a pas réussi à reprendre la main au Moyen-Orient. La plupart de ces revers sont dus au fait que la France ne peut plus, seule, exercer son influence dans le monde. C'est la principale faiblesse d'Emmanuel Macron : ne pas avoir su s'appuyer sur ses partenaires pour créer du consensus. Alors que le pays prendra la présidence de l'Union européenne en janvier 2022, c'est surtout sur son bilan européen qu'il sera jugé. Et l'histoire n'est pas encore écrite.