Corinne Fouret nous conduit dans son univers atypique duquel on ne ressort pas indemne. Chacun s'y reconnaîtra, y rencontrera ses propres failles, fragilités et turpitudes mais y puisera des clés pour trouver force, courage et, pourquoi pas, avancer. « Distanciation, Le pouvoir de l'ombre » est un chemin tortueux qui mène vers la clarté, l'espoir, souvent à travers des pistes secondaires, moins fréquentées. Une ode aussi à la tolérance, un appel à regarder la vie, l'Autre à travers un nouveau prisme. Les fragments de vie de personnes qui pourraient être vous, un proche ou un parfait inconnu en font un récit singulier mais universel. On y navigue entre ombre et lumière, entre préjugés et réalité dévoilée à demi-mot, alors que les sentiments et sensations s'entremêlent et parfois s'entrechoquent. « Ce mal physique vous ronge désormais. Vous ne sauriez l'expliquer ou bien le décrire. Pourtant il est bien là. Au milieu de vos nuits, dans votre ventre, dans votre cœur, dans votre tête. Il frémit, il ondule, il voudrait éclater au grand jour, comme une colère sans fin. Mais non, il gronde, sournoisement. Et la colère qui veille, comme un rôdeur embusqué. Dieu que ça fait mal ». Ce que l'on tient pour acquis et les multiples vérités sont-ils justes ? Comment réagirions-nous si nous étions détenteur d'un secret dévastateur ? Sommes-nous aptes à porter un jugement ? Comment se relever de l'innommable ? Autant de questionnements que soulève Corinne Fouret, sans pour autant y répondre, laissant au lecteur le choix salvateur du parcours qu'il entend suivre. L'auteure nous invite à faire un pas de côté, une pause, à s'interroger. Ce qu'il adviendra ensuite : continuer, changer, s'arrêter ou faire demi-tour, au fond, qu'importe. « Soyez attentif car l'instant d'après conserve sa part d'inconnu ». ND