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Cet essai interroge la façon dont se sont articulées historiquement les relations entre la musique et la révolution industrielle, de façon générale, et entre les musiciens et les machines, de façon particulière. Du métronome au gramophone, en passant par les orchestres mécaniques ou par les premières diffusions téléphoniques de la musique, ce livre montre comment au xixe siècle les techniques issues de la révolution industrielle affectent tout à la fois les interprètes (incités à rationaliser leur technique tout en cultivant l'expression), les auditeurs (invités à être galvanisés par des expériences « électriques ») et les compositeurs (qui, de Rossini à Wagner, en passant par Chopin ou Berlioz, ne cessent d'admirer et de redouter tout à la fois les mutations esthétiques nées du progrès technique). Emmanuel Reibel illustre ainsi comment les mutations technologiques du xixe siècle font évoluer la réflexion sur ce qu'est la musique, sa composition et son interprétation, tout en reconfigurant le champ des valeurs associées à l'art. Ce faisant, il propose de penser le romantisme comme le négatif (au sens photographique du terme) de la révolution industrielle. Emmanuel Reibel est professeur de musicologie à l'École normale supérieure de Lyon. Il enseigne l'esthétique au Conservatoire national supérieur de Musique et de Danse de Paris.