La petite boulangère de Lubazat

ebook Les mémoires d'Esther, la petite boulangère de Lubazat · Collection les mémoires

By michel zordan

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– Michel, croyez-vous aux sorcières ?

Cette question incongrue résonne à mes oreilles comme les cloches un lundi de Pâques. Mon esprit cartésien, m'interdit de croire aux sorcières, et je réponds à Esher par la négative.

– Eh bien vous avez tort mon ami, moi non plus je n'y croyais pas, et pourtant elles existent.

Nous sommes le jeudi 2 mars 1989, il est 17 heures 20, lorsque je reçois un appel de France. J'ai alors 64 ans, divorcé de mon second époux, Gavin Midland, j'habite toujours New-York. Je décroche et j'entends une voix très, très faible qui prononce ces quelques mots : au secours maman, à l'aide ! Puis ça raccroche. J'en suis certaine, c'est la voix de mon fils, Evan, issu de mon premier mariage, d'avec Liam Thompson. Evan à 35 ans, il est le manager d'une importante agence de mannequin parisienne, et il est marié à Mérédith Pulman. Le couple et leurs trois enfants vivent à Paris. Mon premier réflexe est alors de rappeler, et de tenter de joindre sa femme Mérédith. Mais j'ai un pressentiment, j'avertis simplement Yona de mon départ, mais sans lui en donner la raison, et je prends le premier vol en partance.

Quelques heures plus tard, aux alentours de 10 heures, le vendredi 3 mars, je m'installe dans une suite à l'Intercontinental, à Paris.

Puis très rapidement, je sonne à la porte de leur appartement, un loft avenue d'Iéna. C'est Mérédith qui ouvre, plus que surprise de me voir là. Mérédith et moi, ça n'a jamais été le grand amour, mais Evan et elle, semblaient s'aimer, alors pour moi tout allait pour le mieux. Ils ont trois enfants, deux filles, Jane et Fanny, et un garçon, Ethan. Alors que j'étais assez proche de mes deux enfants, je le suis toujours avec Isabella, je ne rencontre pas très souvent mes petits-enfants. Peut-être à cause de ma belle-fille !

– Bonjour belle-maman, mais que donc faites-vous là ?

– Bonjour Mérédith, je suis de passage à Paris, à l'agence on m'a dit que Evan, n'était pas bien, et qu'il n'était pas venu au bureau aujourd'hui, ni même de toute la semaine d'ailleurs, je souhaiterais le voir, lui parler !

Petit instant de flottement, puis Mérédith me fait quand même entrer, mais nous restons dans le vestibule. Je sais qu'ils ont une femme à tout faire, et une gouvernante, mais apparemment elles ne sont pas là. J'ai discuté avec Evan, le 1er de l'an de cette année et il semblait bien se porter.

– Evan est alité, mais ce n'est rien, juste un petit refroidissement, il va rapidement aller mieux !

– Je souhaiterais le voir, lui parler, s'il est ici, c'est sans doute possible ?

– Non ce n'est pas possible Esther, Evan vient de prendre un somnifère, il s'est endormi, mais vous pouvez repasser plus tard.

Le ton de Mérédith s'est durci, et elle vient de m'appeler Esther, ce n'est pas bon signe. Et en plus, elle me fait barrage. Cette petite imbécile pense m'intimider, mais mon fils m'a appelé au secours, et il n'est pas question que je reparte d'ici, sans le voir. Je la bouscule, elle en est très surprise, puis je me dirige d'autorité vers l'escalier qui dessert l'étage. Je retrouve Evan alité, non pas dans la chambre conjugale, mais dans une petite pièce, tout juste éclairée par un petit fenestron. Cette petite pièce sert de lingerie, et à l'occasion de chambre d'appoint. Je reconnais à peine Evan, alors qu'il n'était déjà pas très gros, mais plutôt grand, en trois mois mon fils a perdu au moins une vingtaine de kilos. Je me précipite à son chevet, contrairement à ce qu'avait annoncé Mérédith, il ne dort pas, son visage s'éclaire, il me reconnaît. Les seuls mots qu'il arrive alors à prononcer c'est...

– Maman, tu es venue...

La petite boulangère de Lubazat