Savoir se situer à sa juste place dans le temps et dans l’espace est essentiel à la formation de l’être humain. Depuis longtemps, les programmes d’enseignement offrent des cours d’histoire et de géographie en vue d’atteindre cet objectif. Mais l’approche plus personnalisée, sous l’angle de la généalogie, peut être aussi efficace si l’histoire de sa famille établit le lien avec l’histoire et la géographie de son pays.

Tel est l’objectif poursuivi par ce livre, qui est l’histoire d’une famille-souche dans un milieu difficile à une époque de précarité dans une Nouvelle-France naissante. Les premières générations de la famille Saint-Yves ont fait le choix d’embrasser la rude carrière de voyageurs. Dans leurs fragiles canots d’écorce, ils ont maintes fois fait la traversée de la moitié du continent pendant presque un siècle. Quand la Nouvelle-France s’éteindra, ces voyageurs abandonneront la rame pour la hache et se feront défricheurs. Ils ont laissé leurs traces le long du fleuve avant de se fixer en Mauricie, plus particulièrement.

Trois cents ans de labeur dans le silence, la longue patience pour «faire de la terre», la naissance de familles nombreuses pour «habiter» un pays neuf, telles sont les bases de la nation québécoise. Il importe de raconter les faits et gestes de cette histoire à nos enfants et petits-enfants, «pour la suite du monde», comme disait le poète. Le Québec ayant su garder intactes ses archives demeure une terre de prédilection pour la recherche en généalogie.