Tous les jeudis, l'abbé Mauduit passait sa soirée chez la vieille comtesse de Saville. Depuis que la fille et le gendre de la comtesse étaient morts, celle-ci élevait ses petits enfants seules au château du Rocher, et l'abbé lui apportait un soutien sans pareil. Tous deux étaient liés d'une franche amitié, et s'entendaient sur presque tout. Ce jeudi-là, après avoir souhaité bonne nuit aux enfants, la comtesse de Saville demanda à l'abbé de lui révéler la raison pour laquelle il avait renoncé à la vie de simple homme pour celle de religieux. «Voyons, monsieur le curé, confessez-vous à votre tour.» Parue de manière posthume dans le recueil «Le Colporteur» en 1900, la nouvelle «Après» raconte l'histoire d'un abbé au cœur sensible, timide, apte à souffrir des plus insignifiantes choses, comme si son âme était une plaie vive.