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Certains êtres, par une série de circonstances, en arrivent à réunir en eux les grandes tensions qui colorent leur temps. C'est le cas de Ludger Larose, un bourgeois qui fréquentait les membres du Parti ouvrier, un nationaliste canadien-français qui se déclarait athée lors du recensement de 1901, un esprit moderne qui enseignait le dessin selon les méthodes académiques françaises, un artiste peintre qui arborait des valeurs universalistes. Il en paiera doublement le prix. Pour ses contemporains, son association à la franc-maçonnerie lui vaudra le congédiement. Aux yeux de la postérité, cet artiste engagé aux idées progressistes aurait commis l'irréparable en produisant un « art académique ». C'est ainsi que, dans l'historiographie, on persiste à dire que les artistes du tournant du xxe siècle étaient déchirés entre la peinture et la nécessité de gagner leur vie et que cet écartèlement a eu un effet néfaste sur leur production esthétique. Toutefois, pour qui découvre la pensée et l'oeuvre de Ludger Larose, et observe ses gestes et ses actions, le doute s'installe. Agissait-il par obligation ou avait-il pris la décision consciente de participer, comme d'autres intellectuels ou artistes de sa génération, à la mise en place d'un véritable milieu d'art en sol canadien ?