Arc en ciel

ebook « Gougoune, j'aurais ta peau ! »

By Arnaud Segla

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INTRODUCTION

Hakam et Hakim étaient les héritiers du Royaume. Respectivement fils de Myriam et de Fanta, les deux concubines du désormais célèbre magnat du management informel qui avait suivi la voie du Prophète du sud. Les deux frères se voyaient peu mais échangeaient souvent. Étant l'un pour l'autre la seule famille qui leur restait après le décès prématuré de leurs parents dans la série de représailles qui avait suivi l'émergence de la branche armée, non voulue initialement, du mouvement social, responsable et d'une Conscience universelle. Seul l'oncle Koua servait encore de mémoire de cette époque. On ne savait plus qui était le plus à maudire : les militants radicaux qui refusaient l'entropie culturelle due à l'oppression économique– succédant à la mondialisation - ou la nouvelle génération de tyrans qui sévissaient en représailles diverses contre les élans d'autonomie financière par lesquels les foyers prenaient vie çà et là.

Les deux frères s'étaient retrouvés pour les festivités du jour de la renaissance africaine qui avait été proclamé par l'Union africaine sous la pression des intellectuels et surtout des hommes d'affaires du continent. Nouvelle force d'influence légitime. Cela marquait un autre cap dans l'histoire de Kama. Après les indépendances on se devait d'avoir un nouveau sens dans lequel investir l'espoir. Non plus se définir par rapport à une souffrance et une domination passée – indépendance faisait penser systématiquement à colonisation- mais plutôt se retourner vers le futur et l'idéal de construction d'un essor économique auquel toute la civilisation Kamite croyait. Le Monde s'essoufflait et les dépositaires de la connaissance divine asphyxiaient sous les derniers jougs des anciens geôliers. Pourtant ce n'était plus qu'une question de temps, se réapproprier le Futur économique du continent avec ses attributs de pouvoir : économies florissantes, monnaie indépendante, Inc performant et reconnaissance de la qualité dans le savoir lié à l'action. Le combat était lancé.

La situation avait fini de se détériorer et d'écœurer le Peuple. Les maquis sales régnaient dans des territoires où la noblesse de cœur n'était plus la norme. On réprimait la sexualité pour tolérer la spéculation malhonnête. A part ça tout allait pour le mieux dans le meilleur du Monde. Ailleurs l'austérité avait fini à se mettre les pelles à dos. Tanné de déneiger les mesures du Deaf icit. Barbe blanche. On rêvait de souveraineté économique comme d'une légende à l'instar de l'ancienne gloire de l'Égypte antique pour le peuple Noir. Pouvait-on défier le Temps et faire marche arrière en remettant en cause les enseignements de l'histoire et effacer les conséquences de notre karma ? Enfin le vin coulait à flot pour célébrer la paresse et le désir de richesse rapide. L'effort de conviction était remplacé par la criminalité rituelle ou anale. Une descente en enfer pour des mœurs qui mêlait innocence et Influence de l'Étranger. Le vin était tiré, il fallait le boire jusqu'à la lie dont le bon gout au dit bas essayerait de s'éterniser dans le palais à soi fait. Le tout sous les auspices de maris ânes qui luttaient pour garder leur virilité dans un monde d'images et de donné où ils perdaient pieds. Les privilèges d'antan laissaient place au marasme, à l'exode et pour ainsi dire au rejet. De leurs modèles. Cent pas, pillés. Les dieux étaient de retour et entraient en action tandis que les prophètes étaient jugés. On s'apercevrait au jour du jugement de cette ère et de cette communauté, que les prophètes en auront trop fait et les dieux auront dit, eux !

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