Philomène Lesquene : témoin innocent, héritière jalouse de ses intérêts ou...?

Philomène Lequesne est la fille d'un séducteur désargenté, et d'une mère élégante, superficielle et indifférente aux questions matérielles. Son prénom la désole, et sa mère a condescendu au diminutif de « Fifi » que la jeune femme déteste. La mort accidentelle de son père va faire d'elle, à moins de vingt-cinq ans, l'héritière du domaine de Guerloy, grande propriété avec château, à Port d'Envaux, séduisant village au bord de la Charente. Malheureusement, les biens sont lourdement hypothéqués, les découverts bancaires vertigineux et la propriété sous-exploitée. La solution devient vite évidente : il faut vendre pour sauver ce que l'on pourra. On lui présente William Pedrera, investisseur immobilier à la recherche d'une demeure de charme qui prendra à bail le château, tout y en laissant vivre les occupantes actuelles. Ce personnage élégant et secret s'installe avec sa maisonnée comprenant une austère gouvernante, une cuisinière chinoise et une assistante américaine pulpeuse et séduisante.
Parallèlement, les choses ne sont pas simples pour Fifi : il pourrait y avoir un ou deux enfants naturels de son père, peut-être bénéficiaires de dispositions prises en leur faveur. De plus, elle doit, comme chaque été, organiser une représentation d'opéra à Guerloy, donnée par une troupe anglaise qui va y venir prendre ses quartiers.
Et puis, il y a un peu trop de cadavres autour d'elle. Alors Fifi, étrangère à tout cela, témoin innocent, héritière jalouse de ses intérêts ou... ?
Découvrez un roman policier à l'ancienne, qui vous plongera dans l'atmosphère du château de Port d'Evaux, ses mystères, ses secrets et ses crimes.

EXTRAIT
À la place où je me tenais, nul ne pouvait me voir. Je n'osais me manifester, mais j'avais dû me montrer, au moins à ceux qui me connaissaient. À dire vrai, je ne me sentais plus vraiment chez moi. Même si tout n'était pas accompli, j'avais le sentiment d'entendre le croupier du destin crier : « Rien ne va plus ! » Et alors, l'action s'est ralentie, la musique s'est interrompue, une agitation sourde se fit sentir sur la scène et dans l'orchestre. J'ai vu Guy Folkes se tendre, le metteur en scène courir et Henrietta, la régisseuse jaillir brusquement sur la scène en surgissant par la fenêtre correspondant à l'entrée cour et hurler avec une voix déchirante : « Figaro est mort ! »
Cette soirée fut le début d'évènements incompréhensibles et tragiques. Ils allaient marquer la vie de plus d'une personne qui m'étaient proches, que je connaissais à peine ou pas du tout, et la mienne bien sûr.
Cette soirée ? J'en vins bientôt à me demander si tout ne remontait pas bien plus loin.
À PROPOS DE L'AUTEUR
David Max Benoliel récidive dans le roman policier à l'ancienne, cette fois en Saintonge. Il a voulu que le récit, tout en demeurant très serré, soit moins agressif que dans certains autres de ses livres. L'impression, fort agréable d'ailleurs, est qu'en se promenant dans le Midi Atlantique avec son amie Agatha Christie, l'auteur a empiété sur le jardin de Daphné Du Maurier. Les personnages, sympathiques, inquiétants ou ambigus, se meuvent dans une atmosphère douce-amère où l'on peut tout espérer et tout craindre. A savourer avec du thé de Darjeeling et des biscuits au gingembre.