À la fin des années 1970, à Tunis, ville suspendue entre mémoire antique et transformation moderne, Karim Mansour se voit confier une mission inhabituelle : traduire une collection de documents laissés par le Dr Horn, porté disparu. Ce qui semble au premier abord être des recherches météorologiques se révèle être quelque chose de plus étrange : des cartes fragmentées, des diagrammes de vents tourbillonnants et des notes cryptiques sur un art antique carthaginois et soufi connu sous le nom d'Anemoi Mapping : la cartographie des vents qui transportent non seulement le temps, mais aussi le destin, la mémoire et les possibilités.
Intrigué, Karim suit les lieux indiqués par Horne : des cours cachées embaumant le jasmin, une jetée bleue délavée balayée par le sirocco, Sidi Bou Said au coucher du soleil. Plus il arpente le labyrinthe de la ville, plus les coïncidences prennent une tournure étrange. Les rues changent. Des vers oubliés lui parviennent dans la bouche d'inconnus. Il rencontre Selma bin Hazm, une antiquaire énigmatique, qui l'avertit que certaines cartes mènent à des endroits d'où l'on ne revient jamais.
Poussé par l'obsession, Karim commence à créer sa propre carte, une carte qui refuse de rester immobile, changeant au gré des vents intangibles. Chaque pas le rapproche du moment de convergence rare que Horne recherchait autrefois : lorsque la lumière lunaire, le vent et le lieu s'alignent pour ouvrir des couloirs invisibles de la ville. Mais doit-il suivre cette voie, au risque de se perdre dans la cartographie d'une autre réalité, ou détruire ce qu'il a appris avant que cela ne l'engloutisse ?
Mystère littéraire envoûtant imprégné de réalisme magique, Le cartographe des vents perdus est un voyage dans les géométries cachées du lieu, du temps et de l'esprit humain.