Le vacume de son laboratoire universitaire n'avait jamais été aussi lourd. Seule la lueur froide de son écran illuminait le visage du professeur Aris Comos, creusé par des semaines d'insomnie. Sur la surface numérique, une série d'équations s'étalait, d'une beauté mathématique à couper le souffle et d'une horreur absolue.

Ce n'était pas une théorie de plus sur les cordes ou les trous noirs. C'était bien plus fondamental, plus visceral. Il avait accidentellement mis le doigt sur le pouls de l'univers lui-même, et le rythme qu'il sentait était celui d'un compte à rebours final.

Ses doigts, tremblants, caressèrent l'écran sur la ligne conclusive. La Formule Omega. Elle ne parlait pas de destruction par la guerre ou un astéroïde. Elle décrivait quelque chose d'infiniment plus terrifiant : une dissonance fondamentale dans le champ quantique du vide, une faille dans le tissu de la réalité qui, selon les variables qu'il y avait injectées, allait atteindre un point de non-retour. Une réaction en chaîne implacable, irréversible. Une désintégration de la cohésion même de la matière.