L'extrémisme violent induit par Boko Haram au Nigeria s'est considérablement développé à travers le reste de la région du lac Tchad. Cette menace a trouvé un environnement propice dans la région à cause de la porosité des frontières, des systèmes de sécurité défaillants, des systèmes de gouvernance faibles, de la corruption, de la sous scolarisation, de la pauvreté, du repli identitaire, des clivages ethniques et du niveau élevé de chômage chez les jeunes. En effet, la région du lac Tchad est devenue une plaque tournante de l'extrémisme violent mené par Boko Haram. C'est ainsi que les femmes sont les principales victimes à travers les différents actes violents qu'elles subissent (viol, rapts, mariage forcé, violences sexuelles, esclavage...) et par le fait que leur corps devient une arme de guerre. Cet état d'anéantissement de l'existence féminine par les exactions de Boko Haram a emmené la femme à prendre son destin en main pour sortir du joug de l'oppresseur et partant de là, à affirmer son leadership. D'où la question du paradoxe de l'invasion Boko Haram ou le revers d'une guerre féminisée dans la région lac Tchad. Les malfaisances de ce groupe terroriste dans la région ont bouleversé les structures sociales et les relations de genre. La résistance féminine face à cette crise défie les stéréotypes, les préjugés et les constructions sociales. À ce titre, cette analyse oscille autour des atrocités perpétrées par les Boko Haram, du dépérissement de la femme et de l'affirmation du leadership féminin dans la région du lac Tchad.