Tallá aimait Mallá d'un amour profond. Comme épouse il ne l'aurait remplacée par personne d'autre. Mais il avait une faiblesse. Il lui arrivait fréquemment de regarder d'autres femmes en tant que corps de femmes. Dans ce domaine, à partir de lui-même, il donnait raison à cette assertion qu'il avait lue quelque part, il ne savait plus trop où : « Si le regard pouvait tuer, si le regard pouvait féconder, la rue serait pleine de cadavres et de femmes grosses ». Sûr que si Dieu n'applique pas sa miséricorde inconditionnellement, que s'il comptabilise rigoureu- sement les péchés de regard et de pensée, Tallá entrera difficilement au paradis. Si encore il se contentait tout le temps de regarder ! Au fait, l'intention vaut-elle le fait ? Et pourquoi ne lui fait-on valoir le fait que lorsqu'elle est délictueuse ? Pourquoi par exemple l'intention de manger ne vaut-elle pas le fait de manger au point de calmer la faim de la personne qui l'a ?