Nadji, le sorcier est un roman qui nous plonge dans la sociétécoloniale au lendemain des indépendances dans les années 1970. Lenarrateur nous miroite la vraie sorcellerie d'une société ressemblantpresque littéralement aux nôtres malgré le temps et les mentalitésqui ont évolué. Nadji, puisqu'il s'agit de lui dans ce roman, est àl'image de cet agneau immaculé qui va subir les atrocités de lasociété sans pour autant en être coupable et devenir de ce fait unbouc émissaire. Licencié éclairé et éveillé, Nadji fera tout pour fairesortir son village du sous-développement mais des rancunes dupassé liées à son père et ses frères, et la jalousie du chef de villageentouré de quelques villageois corrompus lui feront perdre tout cequ'il avait de plus cher ainsi que ses facultés. Ce roman au tonproche de Un piège sans fin d'Olympe Bhêly-Quenum, estrévélateur de la tragédie de l'Afrique actuelle qui semble se plairede sa misérable condition en empêchant sa propre émergence. Cettetragédie s'observe à tous les niveaux : foyers, sociétés, politique,États, etc. Il est temps que l'on comprenne que l'heure n'est plus ausommeil. Tout le monde doit travailler ardemment pour sonascension sans mettre des bâtons dans les roues à ceux qui sedistinguent, parfois taxés d'appartenir à une quelconque confrériesectaire à cause de leurs biens. Dans une narration séduisante,l'auteur nous convie à cette danse.