Depuis plusieurs semaines, des grognes se faisaient entendre au Tchadau sujet des interdictions qui s'étiraient incessamment. Les gens étaientfatigués de la pandémie et des discours du Gouvernement. Ils nevoulaient plus entendre parler de cette maladie qui n'a que trop duré,cette maladie qui trouble leur quotidien et leur capacité de survie. Lemarasme social populaire devenait chaotique, malgré la résilience demes concitoyens. C'était difficile pour ces derniers de respecter lesmesures barrières qui n'avaient pas toujours perdu de leur coercition.La nuit est un autre monde, dépourvu de honte et de raison, un mondedélirant, un monde de dingues. Dans le maquis, les gens se prenaientdans les bras, dansaient, s'embrassaient, une façon de vivre, pas quandmême prudente et sage, en cette période de la propagation de Covid-19.Personne n'y portait de masque. La distanciation physique était àdéplorer.L'histoire n'a de fin que dans l'inexistence humaine. Tant que nousvivrons, nous aurons des événements singuliers à raconter à noscontemporains et aux générations futures comme témoins oculaires. Levoyage à l'ère de Covid-19 en fait partie.