Les vœux du couple M'Sarom furent enfin exaucés. Un fils leur est né. Ils lebaptisèrent Djélassem. Malgré la précarité de leur situation sociale, lesparents décidèrent de forcer la main du destin. Leur enfant combleraitl'indigence intellectuelle dans laquelle ils végétaient. Inscrit à l'école,Djélassem quoique souvent exclus à la suite des contrôles par les chefsd'établissements qui ne transigeaient pas sur les frais d'écolage, franchitavec brio les différents cycles, avec l'indulgence des enseignants quiregardaient avant tout les résultats scolaires du garçon. Il obtint le bac avecune très belle mention. Une nouvelle péripétie commence pour lui. La vie àla capitale. Orienté vers son grand-père chez qui il devait habiter, il y fut reçuavec négligence et dut se soumettre à accomplir tous les travaux domestiquespour mériter sa place. Jeté hors du foyer pour avoir refusé la gestion de laseconde tranche de sa bourse, son oncle le recueillit mais est très vite, il futconfronté à la hargne d'une seconde épouse, possessive et jalouse. En dépitdes difficultés, il réussit son passage en deuxième année. Mais avec ladernière tranche de bourses, il décida de passer les vacances avec les siens. Ilfit des emplettes pour ses parents dont un beau costume porté au jour dumarché par son père. Cette prestance de son géniteur fit remonter les vieillesrécriminations du chef. Avec son secrétaire, celui-ci ourdit la disparition dujeune étudiant à qui ils firent manger un repas empoisonné. Son décès s'enest suivi. Aux cris de M'Sarom découvrant le corps en putréfaction de sonfils, sa compagne accourut et tomba raide morte sur ce qui restait de sonenfant. Le père décida de se suicider. Du moment que son espoir de vie futassassiné, plus aucune raison ne le retiendrait encore.