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Comment passer de la forme capitaliste de la production à la forme collective ou collectiviste ? Tel est le problème qui devrait préoccuper tous ceux qui s'intéressent réellement à l'amélioration du sort des foules humaines. Tous les hommes politiques, tous les administrateurs publics, tous les penseurs devraient ne songer qu'à cet unique et redoutable problème. Il faudrait qu'en un identique et géant élan d'amour pour tous les déshérités et tous les miséreux, les moindres bonnes volontés se liguent, se soutiennent, s'additionnent.
Malheureusement, nous vivons à une époque de scepticisme rare et de dilettantisme élégant : les gens préfèrent pleurer leurs illusions perdues que de croire à la venue de temps nouveaux. Ils dirigent obstinément leurs yeux vers la nuit qui leur enveloppe encore et se refusent à regarder derrière eux se lever les premières lueurs de l'aube prochaine.
Il faut prévoir dès lors les cataclysmes nécessaires et savoir que l'évolution, désirée par les meilleurs d'entre nous, peut devoir céder le pas à une révolution brutale et brusque.
Que serait cette révolution ? Elle serait la reprise directe, sans indemnité préalable, de toutes les richesses mobilières et immobilières accumulées entre les mains des individus isolés.
De telles reprises ont été effectuées déjà, lorsque la bourgeoisie enleva à la noblesse le sol qu'elle détenait, lorsque l'esclavage fut aboli dans les diverses contrées américaines. Il y eut des protestations, des luttes sanglantes, des massacres, des guerres, mais l'œuvre accomplie fut maintenue, car la minorité, était trop infime pour pouvoir se rebiffer utilement et victorieusement. Et ce fait a prouvé que les révolutionnaires avaient obéi à la vraie loi du progrès et que leur acte de force était un acte de justice...
À PROPOS DE L'AUTEUR
Henri La Fontaine, né en 1854 à Bruxelles et mort en 1943, fut un homme politique belge, socialiste et fervent pacifiste. Docteur en droit, il s'engage pour la paix et la connaissance universelle, cofondant avec Paul Otlet l'Institut international de bibliographie et la Classification décimale universelle. Sénateur socialiste, défenseur du droit des femmes et de l'éducation, il reçoit le prix Nobel de la paix en 1913. Franc-maçon engagé, il milite toute sa vie pour un ordre international fondé sur la coopération.
Malheureusement, nous vivons à une époque de scepticisme rare et de dilettantisme élégant : les gens préfèrent pleurer leurs illusions perdues que de croire à la venue de temps nouveaux. Ils dirigent obstinément leurs yeux vers la nuit qui leur enveloppe encore et se refusent à regarder derrière eux se lever les premières lueurs de l'aube prochaine.
Il faut prévoir dès lors les cataclysmes nécessaires et savoir que l'évolution, désirée par les meilleurs d'entre nous, peut devoir céder le pas à une révolution brutale et brusque.
Que serait cette révolution ? Elle serait la reprise directe, sans indemnité préalable, de toutes les richesses mobilières et immobilières accumulées entre les mains des individus isolés.
De telles reprises ont été effectuées déjà, lorsque la bourgeoisie enleva à la noblesse le sol qu'elle détenait, lorsque l'esclavage fut aboli dans les diverses contrées américaines. Il y eut des protestations, des luttes sanglantes, des massacres, des guerres, mais l'œuvre accomplie fut maintenue, car la minorité, était trop infime pour pouvoir se rebiffer utilement et victorieusement. Et ce fait a prouvé que les révolutionnaires avaient obéi à la vraie loi du progrès et que leur acte de force était un acte de justice...
À PROPOS DE L'AUTEUR
Henri La Fontaine, né en 1854 à Bruxelles et mort en 1943, fut un homme politique belge, socialiste et fervent pacifiste. Docteur en droit, il s'engage pour la paix et la connaissance universelle, cofondant avec Paul Otlet l'Institut international de bibliographie et la Classification décimale universelle. Sénateur socialiste, défenseur du droit des femmes et de l'éducation, il reçoit le prix Nobel de la paix en 1913. Franc-maçon engagé, il milite toute sa vie pour un ordre international fondé sur la coopération.