Par rapport au discours de la fin de siècle dont la fonction première est de perpétuer la non-valeur de la figuration féminine, les propos d'Otto Weininger «la femme n'est rien, et c'est pour cela et pour cela seulement, qu'elle peut tout devenir» reflètent bien le mouvement significatif d'un certain état d'esprit de l'imaginaire qui traverse cette époque particulière. Faisant déni à la femme contemporaine, celle-ci ne peut de fait exister qu'à travers un artifice et être ainsi inventée, créée, façonnée comme un peintre sait le faire dans un tableau de maître, ou un écrivain, la projeter dans son univers romanesque. À partir de cette dynamique créative, on remarque que ce n'est point la femme qu'on essaye de faire subsister, mais uniquement une égérie chimérique qui elle, par contre, va servir de modèle au canon des écrivains et des artistes.