Maurice Godé fait la synthèse des recherches sur l'expressionnisme – cet art qui a marqué de son empreinte les pays de langue allemande et la Mitteleuropa de 1905 au début des années vingt – et propose une interprétation d'ensemble, incluant l'histoire culturelle et l'histoire de l'art, autant que la littérature et la philosophie. L'étude des revues expressionnistes, conduit à mettre en évidence les grandes « obsessions » de cette génération. Les principaux écrivains de cette période font l'objet d'analyses textuelles plus précises. La présentation adoptée, vise à restituer la dynamique du mouvement : l'avènement, dans le cadre du « Nouveau Club » de Berlin, et sous l'égide de Nietzsche, d'un nouveau type de poésie (chez Georg Heym en particulier), la réception du futurisme dans le cercle du Sturm, la réhabilitation d'Éros, l'utopie d'une jeunesse unie contre la tyrannie des pères (Hasenclever, Kafka). Une deuxième partie examine des textes d'Albert Ehrenstein, Georg Trakl, August Stramm, Salomo Friedlaender et Gottfried Benn, sous l'angle de la crise du sujet, et de diverses stratégies de dépassement de cette crise. La troisième partie a pour objet les rapports de l'individu à la société, tels que les thématisent à la scène – dans le contexte de la Grande Guerre et de la Révolution de novembre 1918 – Fritz von Unruh, Carl Sternheim, Ernst Toller et Georg Kaiser.