Les stratèges soviétiques ne cessent de miser sur une extension de leur influence au Moyen-Orient, contraints aujourd'hui de prendre en considération de nouvelles données comme l'intensité des convulsions régionales qui apparaissent à présent moins contrôlables que dans les années 1970. Les incertitudes sur l'issue du conflit Iran-Irak, et les conséquences de la présence soviétique en Afghanistan, soulignent les difficultés croissantes qui pèsent sur les orientations de la politique extérieure de Moscou. La complexité du monde arabo-musulman et le rôle fondamental de l'islam apparaissant sous des formes diverses, dressent des barrières qui modifient et perturbent les visées historiques de l'U.R.S.S. au Proche-et au Moyen-Orient. L'activisme du Kremlin se voit tempéré par les impératifs d'un monde bipolaire, où la dissuasion nucléaire le contraint à dialoguer avec son partenaire-concurrent : Washington, exercice politique qui se fixe comme objectif un partage reconnu et officiel des zones d'influence dans cette région.