Où est l'erreur, lorsque chacun est sincèrement persuadé d'être dans le vrai, de voir le monde tel qu'il est ? Et si l'école enseignait à l'élève de regarder ce monde autrement, à la lumière des savoirs qu'il vient peut-être y chercher ? Et si le professeur laissait d'abord l'élève s'exprimer, avant de lui parler la langue des savoirs ? Et si l'enseignant et l'enfant prenaient, ensemble, les erreurs pour moteur et pour jeu dans les apprentissages ? Face à un public hétéroclite, où les références socioculturelles sont multiples, la production d'erreurs est désormais une question centrale ; elle est aussi une puissante dynamique, sur laquelle peut se fonder l'acte pédagogique. Les enjeux sont énormes, enjeux scolaires, certes, enjeux sociaux, évidemment.