Il fait beau à n'y pas croire. C'est un vers d'Aragon qui porte la déchirure du temps, de l'âge qui vient, toute la fragilité des êtres... Dans l'univers clos du cinéma, où se situe l'action de ce roman, il n'est pas de pitié. Il faut s'imposer, il faut régner. On joue, on bluffe, on triche. Il s'agit de paraître, violemment, pathétiquement, avant que d'être. Ainsi de Mathilde Lamothe, belle, riche, adulée, vedette du film qui se tourne sous nos yeux : Cauchemar. Ainsi de Robin, le metteur en scène, qui mise son avenir sur cette réalisation. Ainsi de quelques autres comparses de la comédie tragique du cinématographe. Mais non de Deirdre. Deirdre a trente ans. Elle est belle d'une beauté singulière, solitaire et farouche. Elle sait ce qu'elle veut – costumière, elle sera un jour metteur en scène – et ce qu'elle ne veut pas : les compromissions, les amours faciles. Deirdre est exigeante. En marge de ce monde, Pierre R... Architecte célèbre, soixante-cinq ans. Une certaine fatigue, un certain sourire derrière la fumée de son cigare. Le décor est posé, les personnages sont en place. On attend le premier clap. On entend déjà le dernier... Il fait beau à n'y pas croire Il fait beau comme jamais.