Imaginez un jeune homme, qui sent si mauvais que même la femme qui l'aime finit par le quitter. John est plutôt beau garçon. Il est tout à fait sympa. Mais voilà : il pue. Il a beau se laver, se parfumer, rien n'y fait. Triste histoire que celle de John l'égoutier. Et qui n'ira pas en s'améliorant. On y rencontrera des vers qui mangent les odeurs, des hommes qui se transforment en chiens, et des blattes qui squattent les appartements dès qu'on a les yeux tournés. Pauvre John, héros malchanceux d'une vraie histoire d'amour. Heureusement qu'il lui reste le gin tonic. Ça le rafraîchit quand il a soif, ça lui tient chaud quand il se sent seul. Il ne faudrait pas croire que ce roman est une tragédie. Il ferait plutôt rire. Le deuxième degré y est toujours présent. L'auteur nous entraîne dans une écriture en perpétuelle métamorphose, qui passe d'un lyrisme presque sud-américain, à un hyperréalisme quasi-maniaque. Le lecteur pénètre, horrifié et amusé à la fois, dans un monde étonnant où le pire est toujours sûr. Mais jamais attendu.