Nous portons, sur nos voisins européens, des regards et des jugements plus ou moins a priori. Certains événements nous incitent à porter de tels regards, à les figer et à les perpétuer, au risque de nous fourvoyer et d'offenser. Nous devons sortir de ces « images », pour mieux nous comprendre. La connaissance mutuelle est la base du respect des uns envers les autres et, par-delà, de l'entente. Alors que les pays européens, après des siècles d'affrontements, sont amenés à partager de plus en plus un destin commun, il est nécessaire de favoriser cette connaissance réciproque, en partageant la réflexion avec nos partenaires, à travers l'histoire de nos citoyennetés, les idées qui les ont fait naître, et les valeurs qui les sous-tendent. Au vu du manque de compréhension de l'utilité de la construction européenne, il faut s'arrêter sur le sens de ce projet, dégager les valeurs et les nécessités qui conduisent à élargir l'espace du citoyen au-delà des frontières nationales, sans pour autant les renier ; il est utile de réfléchir à la place que l'Europe pourrait tenir dans le monde, si ses différentes composantes voulaient bien admettre que, tout en respectant les différences, chacun serait « plus » dans un ensemble européen cohérent.