On connaît l'inimitable talent de Daniel Gray pour créer une atmosphère à la fois exotique et naturelle. Elle y réussit mieux que jamais dans Belles Amours où elle nous présente une famille canadienne française moderne, mais encore dominée par le passé, avec ses rites et ses rigueurs — son vocabulaire aussi, choisi avec subtilité et tact. Impossible d'oublier la figure du patriarche Paul-Émile Desjardins, torturé par le carcan d'une religion étroite et qui se heurte à Delphine, sa seconde femme, descendante d'une fille du roi, indépendante et courageuse, le type de ces femmes qui ont assuré la survie de la race. À travers une intrigue serrée, aux multiples rebondissements, deux histoires d'amour — l'une, histoire de la jeunesse et de l'espérance, l'autre, histoire de la maturité et de l'expérience qui approfondit les sentiments — belles amours dans l'un et l'autre cas.