Nul besoin de préface, d'avertissement, d'explication. On ouvrira ce livre et l'on va entendre quelqu'un parler. D'où, à qui, pourquoi, comment ? Vous l'apprendrez dès la première page. L'auteur ne précisera pas si le personnage existe vraiment ; s'il l'a entendu lui-même, ce qui est possible. Le lecteur comprendra qu'on ne lui dise pas le nom de cet homme, qui n'a pas besoin de se présenter à un auditoire dont il est connu. Mais imaginez que vous ayez fait partie de l'assemblée qui l'écoute, qu'auriez-vous pensé de lui, de ses idées, de son langage, de ses propos ? Ceux-ci vous auraient-ils révolté, les auriez-vous approuvés, vous auraient-ils laissé indifférent ? Sans doute, en les reproduisant, Jean-Jacques Gautier a-t-il voulu faire apparaître, à travers eux, quelques-unes des difficultés de l'état et de la vie de celui qui les tient... Enfin, au-delà des chœurs de la désolation, l'écrivain a peut-être tendu l'oreille à la chanson des voix d'une certaine espérance.