Poète au lyrisme emporté, coloré, à l'ardente quête amoureuse qui traverse l'onirisme tendre, le côté fleur de peau, pour vite toucher à l'énigme d'un ailleurs au monde. Une mystique de l'amour baroque s'impose par degrés, si le théâtre de l'Éros demeure souvent sarcastique. Par pudeur sans doute. Reste l'attente de l'aube, du héros inventé, du « mécène dont l'été va dépendre » ! Monte ce rire éclatant devant la promesse charnelle, cette joie qui dépasse le paganisme quotidien ! Être soi, être dans la franchise jusqu'au cou, malgré « le piège du décor », malgré « l'impasse du réel », malgré la dislocation possible, et la mort assurée. Éliane Marquès-Larade résiste à la fatalité et aux idées tristes par son courage et son dynamisme, incarnés dans une écriture plus plastique et plus dense que jamais.