Suivre l'oiseau : vaste programme pour le promeneur aux pieds d'airain et au regard voilé. Mais là est la juste voie à emprunter, l'unique voix à accueillir, celle qui nous permet d'atteindre une hypothétique présence au monde. Il faut bien vivre sous le pilon du monde. Et, après chaque petit pas, acquérir assez de force pour en faire un nouveau. Ces poèmes sont autant de pieds traînés sous les jougs du deuil et de l'amour. Et l'oiseau ? Envolées de regards qui se dérobent, et se devinent, il faut le chercher derrière les apparences. Parfois, il est si près de nous, qu'on ne le peut voir immédiatement. Comme un dessin d'encre et d'eau mêlé. Apparaîtrait-il au coin de l'œil, que l'on ne s'en étonnerait guère. Ce serait la plus simple récompense, la plus accessible aussi.