Tandis que l'exportation bénéficie, dans l'opinion, d'un préjugé favorable, l'Importation appelle un flot d'images négatives. Elle est ressentie comme une insuffisance, un manque, un signe de dépendance. L'importation est, cependant, indissociable de l'exportation, dans la création des gains internationaux de l'échange. L'importation est à l'origine de gains d'opportunité, en libérant des facteurs de production pour des tâches alternatives, et en élevant le degré de liberté de la collectivité dans l'emploi de ses ressources. L'étude empirique des contenus - directs et indirects - en importations des emplois finals, montre que l'importation, en France, correspond, pour les 2/3 au moins, à des consommations intermédiaires, intégrées aux processus productifs de l'appareil industriel français. Elle montre aussi que la France exporte une part nettement plus importante de biens et de services finals qu'elle n'en importe : pays transformateur, ses avantages comparatifs la conduisent, globalement, à importer de l'intermédiaire pour exporter du final. Cette étude, subventionnée par le Commissariat général au Plan, effectuée par des chercheurs de l'Université de Paris I et de l'École normale supérieure, permet de mieux comprendre le phénomène mal connu de l'importation, et de mieux situer la nature, les forces, et les faiblesses des structures productives françaises.