Août 1794. Le citoyen Chappe, récemment nommé par la Convention ingénieur des télégraphes, transmet une première dépêche par son télégraphe optique : elle annonce, à l'Assemblée, la reprise du Quesnoy par les armées de la République. 1986. Tous les foyers français, qui le souhaitent, sont desservis par le téléphone. La télématique se généralise et entre dans la vie courante. Entre ces deux dates, une aventure prodigieuse, celle des télécommunications, de l'électronique et de l'informatique. Une épopée technologique seulement ? Sans doute non. En effet, le développement des télécommunications, et des nouveaux médias, s'analyse aussi en termes de pouvoir et de marché économique ou financier. L'exceptionnelle carrière de Louis-Joseph Libois, lui permet d'examiner les différents aspects de la question, et de jeter un regard perspicace sur cette évolution biséculaire, qui s'est singulièrement accélérée depuis la Seconde Guerre mondiale ; mais au cours de laquelle les avis des techniciens et les besoins des Français ont été trop souvent méconnus - ou occultés - par les responsables politiques. Peut-être, d'ailleurs, parce que les techniciens ont, jusqu'à la fin des années 60, manqué de conscience politique. J. Dondoux, directeur général des Télécommunications