Après la publication des trois premiers tomes des « Mémoires de l'ambassadeur de France Armand Bérard », il n'est plus nécessaire de souligner combien ses souvenirs sont une contribution de première importance à l'histoire de notre temps : c'est maintenant une évidence, pour l'historien comme pour le public ; comme est également évidente la qualité littéraire de ces pages. S'appuyant sur des notes prises quotidiennement, le témoignage d'Armand Bérard est un miroir fidèle des événements - souvent dramatiques - qu'il a rencontrés au long de sa carrière diplomatique. « Au temps du danger allemand » traitait du IIIe Reich et de la Seconde Guerre mondiale ; Washington et Bonn, de la guerre froide et de ses conséquences ; l'ONU oui ou non, de ses missions aux Nations Unies, en des moments aussi difficiles que les affaires du Congo, d'Algérie, du Proche-Orient ou de Prague. Par contraste, « Une ambassade au Japon » retrace une période calme dans cette carrière mouvementée. Calme, car le rôle de l'ambassadeur de France à Tokyo était, surtout, d'observation ; mais pas indifférente ni grise, car il s'agit du moment où le Japon, se relevant de sa défaite, s'est transformé et modernisé avec une rapidité et un succès qui ont fait l'admiration du monde. L'auteur fait vivre, dans ces pages, de la manière la plus minutieuse et la plus attentive, le pays et les hommes. Séismes, typhons, pluie inépuisable pendant la moitié de l'année, ont largement contribué à façonner l'âme japonaise. Et ce livre n'est pas seulement l'histoire d'une mission : c'est un portrait du Japon d'aujourd'hui, et un essai d'explication de l'esprit profond du peuple japonais, dont l'auteur souligne à la fois le courage physique, la capacité d'adaptation, et la constance de caractère. Un livre indispensable pour comprendre comment le Japon est devenu l'une des premières puissances du monde.