Prendre en charge les personnes âgées dépendantes, ce n'est pas seulement s'occuper de leur mort biologique, c'est d'abord lutter contre des dépendances qui ne sont pas toutes irrévocables. La première partie de cet ouvrage démontre la nécessité pour le soignant de prendre conscience des diverses dépendances surajoutées par le milieu de vie lui-même. Non perçues, elles contribuent à accélérer la mort sociale du sujet déjà fragilisé par l'âge. Un double écueil guette en effet les professionnels : la résignation mais aussi la tentation de trop stimuler. L'auteur illustre la nécessité d'un bon usage de la relation d'aide qui prend en considération les personnes âgées comme des adultes et non comme de vieux enfants régressifs. Même si aucune guérison n'est envisageable, il existe des moyens précis d'enrichir la relation de soins en prolongeant la prise en compte du corps organique par une spiritualité en actes. C'est l'objet de la seconde partie consacrée à tout ce qui rend possible un véritable dialogue avec la personne sans accroître la situation handicapante : acceptation du conflit, maîtrise de l'écoute, prise de conscience de son corps propre. Un livre important qui éclairera tous les professionnels œuvrant dans le champ de la gérontologie et de la gériatrie, parce qu'il propose, à partir de l'exploitation systématique de situations concrètes, une vision réellement solidaire de la dépendance. MICHEL PERSONNE professeur associé à l'université de Tours, est également consultant et formateur en institution sur l'interface professionnels/résidants/familles.