Forcée, dirigée, volontaire... la migration a toujours été au cœur des processus adaptatifs, qui ont forgé l'actuelle société antillaise, soumise à rude épreuve au cours des dernières décennies : mutation statutaire, explosion démographique et exutoire migratoire massif, révolution des transports aériens et émergence d'une "société bipolaire", passage de l'économie de plantation à l'économie de transferts... Ainsi, la migration, vecteur de tous ces changements et moyen d'ajustement entre espaces économiques hiérarchisés, s'articule avec de nouvelles normes de mobilité, que la seule observation des phénomènes démographiques et des mouvements de population ne suffit plus à appréhender. Par son approche pluridisciplinaire, cet ouvrage constitue un essai scientifique de "migratologie", qui appréhende la dimension migratoire des Antilles comme un fait de société, au travers des processus résultant des facteurs spatio-temporels caribéens (première partie), des déterminants institutionnels et économiques (deuxième partie), et de la dynamique des courants migratoires (troisième partie).