Concept ambigu que celui de "pouvoir" au Moyen Âge : confondu d'abord avec l'autorité spirituelle de l'Église, il s'inscrit dans la prééminence pontificale, qui tient en main la destinée des fidèles, clercs et laïcs, rassemblés dans l'unité mythique de la "respublica Christiana". L'Église universelle supplante l'Empire romain ; elle incarne "l'Imperium christianum", gouverné par des membres fonctionnellement qualifiés. La théocratie pontificale est une gigantesque tentative pour traduire l'Écriture, et surtout les écrits pauliniens, en termes de gouvernement. La monarchie mondiale romaine constitue un pont entre l'époque romaine et les Temps modernes. D'instrument, dont elle a le contrôle, le pouvoir séculier devient son principal adversaire, tout au long d'une collaboration sans cesse discordante. L'enjeu de la lutte est la notion d'État ; c'est à la naissance du pouvoir politique et à sa laborieuse élaboration que cet ouvrage nous convie. La collection présente une mise au point rigoureuse de tous les problèmes que pose la connaissance du passé. Chaque volume aborde une question d'Histoire et comprend deux parties : 1. Un exposé des faits, qui correspond à la première moitié du volume. 2. Le dossier de la question, qui comporte plusieurs éléments : - Le texte des principaux documents ; - le jugement des contemporains ; - l'historiographie du problème ; - l'état actuel de la question : points controversés, interprétations diverses, etc., - une chronologie ; - une bibliographie ; - un index. Le lecteur dispose ainsi de tous les éléments qui permettent de juger et d'apprécier les données d'une question, d'en connaître les zones obscures, de situer son importance dans le passé, et de saisir également de quelle façon la connaissance de l'histoire aide à comprendre le temps présent.