Le Quattrocento, si cher aux critiques d'art et aux amateurs de peinture, est à peu près ignoré des musiciens. Il est vrai que, durant ce siècle, l'Italie si portée vers les arts plastiques semble marquer une désaffection pour la musique. C'est là que réside ce fameux "secret du Quattro cento" dont l'auteur du présent ouvrage a tenté d'éclaircir le mystère à la lumière de documents nouveaux qui lui ont permis de faire participer la musique à l'histoire générale de la Renaissance. Les lettres, chroniques, mémoires, archives et documents iconographiques suffisent en effet à montrer que ce silence n'est qu'apparent et à restituer à la musique sa vraie place dans la vie quotidienne. Accompagnement nécessaire à toute manifestation officielle ou domestique, enseignée dans les universités, pratiquée dans la rue aussi bien que dans les palais, la musique éclate de toutes parts, et la fin du siècle voit naître un art national qui s'épanouira au siècle suivant dans les formes les plus parfaites de la musique italienne. Cet ouvrage complète donc de la façon la plus opportune l'histoire d'une période essentielle de l'art italien. Le lecteur, partant de domaines qui lui sont déjà familiers - arts plastiques, littérature - pourra désormais suivre le développement d'un art qui était resté jusqu'à présent ignoré.