La guerre de 1914-1918 est, véritablement, l'acte de naissance de l'aviation militaire et, en fait, de l'aviation tout court. Ce qui apparaissait impossible - ou du domaine de l'utopie - la guerre avec ses exigences brutales allait démontrer qu'il fallait et qu'on pouvait le réaliser. Alors que la France ne comptait que 132 avions en début du conflit, elle en fabriquait 2 912 en août 1918, soit près de 100 par jour ! Bien avant l'armistice, elle possédait les meilleurs avions de chasse, d'observation, de bombardement de jour et d'excellents avions de bombardement de nuit moyens porteurs, et s'apprêtait à mettre en service un avion capable d'aller bombarder Berlin avec une tonne de bombes. Ces progrès spectaculaires, d'où va véritablement sortir l'aviation, l'inspecteur général de l'Aéronautique, Albert Etévé, nous les fait vivre dans « La victoire des cocardes ». Pilote depuis 1910 (sur le premier aéroplane livré à l'armée), ingénieur, inventeur, il a suivi et contrôlé cette naissance de l'aviation. Acteur et témoin, il fait ici œuvre d'historien, en rectifiant bien des erreurs commises par des auteurs qui n'ont pas connu la guerre de 1914-1918.