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J. Laloum a cherché à retracer, dans son ouvrage, quels ont été les moyens utilisés par les services de Darquier de Pellepoix pour créer, en France, une propagande antisémite ; et les documents qu'il fournit, en particulier le « sondage » organisé pendant le premier trimestre 1943 dans la zone sud, constituent la partie la plus intéressante de son travail.
Le lecteur s'apercevra, à travers la variété des documents et des témoignages qui lui ont été fournis, à quel point - dans tous les domaines - Darquier de Pellepoix a largement devancé les vœux ou les initiatives du gouvernement, au point d'aller bien souvent au-devant des demandes des Nazis.
En fait, ce personnage monstrueux menait sa barque avec le plus profond dilettantisme. Ce n'est pas la moindre surprise des lecteurs d'apprendre que la plus grande partie de la correspondance du Commissariat général, passait en dehors de son circuit. Lui-même se bornait à un rôle de parade. « Quant à M. de Pellepoix, note un de ses collaborateurs, en janvier 1944, il ne pense qu'à son ventre, à ses femmes et à sa réélection. » La véritable tête à penser du Commissariat a été Joseph Antignac, dont les vues sur la solution finale coïncident exactement avec celles de l'Allemagne nazie ; mais lui, sera condamné à mort le 9 juillet 1944.
Le livre de M. Laloum vient donc confirmer le jugement de l'historien américain Robert O. Paxton, quand il écrit : « La responsabilité de Vichy, dans les déportations inhumaines de 1942-1944, est probablement plus lourde que ne le donnent à penser les documents allemands. » On demeure stupéfait devant l'immensité du crime, et la nullité des hommes à qui il a été permis de le commettre. Jacques Droz, Université de Paris I Sorbonne