Une femme du vieux quartier juif du Caire met au monde un enfant qu'elle croit être le Messie, né pour rétablir l'État d'Israël en Palestine. L'enfant grandit dans cette certitude. Adolescent, il part pour la Palestine où sévit le sionisme, afin d'attendre « son heure de gloire » dans un kibboutz. Là, pendant trois ans, il s'efforce de vivre selon le caractère d'un Messie de Dieu. Mais l'État d'Israël est proclamé sans son secours. D'abord désespéré, il comprend que le Messie n'est pas un homme prédestiné, mais le symbole de l'amour des hommes et il se résigne à n'être qu'un de ceux dont la mission est de répandre la tendresse et la paix de leur cœur. L'homme devient en fait ce qu'il croit être. Celui qui renie ses responsabilités au nom d'un Dieu ou d'une fatalité reste assujetti à son hérédité, à son clan, à sa condition sociale, à son égoïsme. Celui qui assume la responsabilité d'être son propre Dieu, sa propre fatalité, fait l'effort nécessaire pour se surmonter. L'un se maintient, l'autre se construit. Nicole Vidal est née en Indochine en 1928. Au moment de l'occupation japonaise, elle dut fuir par la Chine avec sa famille. Cahotée de la Chine aux Indes, du Liban à l'Égypte, en passant par la Palestine, elle fit des études hachées qu'elle dut même interrompre définitivement au Caire pour chercher du travail. En 1954, elle suivit son père à Tahiti et revint après un an de séjour avec des contes tahitiens. Depuis, elle s'est fixée dans la banlieue parisienne.