À part quelques anciens, qui connaît, aujourd'hui, Édouard Vaillant ? Pourtant, ce fut à une époque - toute récente - l'un des plus grands leaders du socialisme et de l'Internationale ouvrière. Il a été constamment sur la brèche, de la fin du Second Empire à la guerre de 1914. Au contact de Blanqui pendant le siège de Paris, et de Marx durant un exil à Londres, comme par sa participation à la Commune, dont il fut l'une des têtes, il a mûri ses idées révolutionnaires. Aussitôt de retour en France, à l'amnistie, il implante solidement le socialisme dans le Cher, son département d'origine. Aux temps du Boulangisme et de l'affaire Dreyfus, on le retrouve à la pointe du combat. Plus que quiconque, il forge l'unité du Parti socialiste. Par ses préoccupations et son action d'ordre syndical, il a contribué à la création des Bourses de travail, et il a été en quelque sorte le « grand-père » de la CGT, conseiller municipal, puis député de Paris durant plus de trente années, il s'est révélé un grand réformateur, préludant par ses initiatives à la création du ministère du Travail, à la réalisation des huit heures, de la semaine anglaise, des congés payés, de la Sécurité sociale, de la législation internationale du travail... Des textes d'Édouard Vaillant, groupés systématiquement dans la seconde partie de l'ouvrage, complètent un exposé vivant, et une documentation rare, qui projettent un faisceau de lumière sur plus d'un demi-siècle d'histoire contemporaine.