Digne, chef-lieu de la Haute-Provence, est comme la porte de ses montagnes, le carrefour des voies qui y conduisent. De sa montagne sainte du Cousson, le Fuji-Yama dignois, comme l'avait surnommé l'écrivain Alexandre Arnoux, la vue s'envole loin aux quatre coins du haut pays. Évoquer la vie d'antan, à Digne, sa physionomie antérieure à l'expansion moderne, c'est un peu faire revivre toute la Haute-Provence traditionnelle. Nul n'était plus qualifié pour cette tâche que Raymond Collier, l'auteur de « La vie en Haute-Provence de 1600 à 1850 ». Digne lui a fourni la localité adéquate, pour nous promener à travers un passé qui, relativement proche de nous, gardait cependant une ambiance, un cadre de vie - apparentés à l'époque - où l'existence n'avait pas pris son accélération frénétique. En particulier, les Dignois retrouveront ici, avec quelque émotion, l'image du cœur de leur cité, avant les récentes démolitions et reconstructions. Ce livre, très illustré, a fait l'objet d'une recherche iconographique rigoureuse, et souvent inédite, menée avec bonheur par Henri Joannet.