Prendre de l'avance sur son temps et y vivre pleinement, c'est possible par le biais de la littérature qui peut nous téléporter par le plaisir du texte ; nous sommes en 2035. Olinga arrive dans la ville de Yaoundé, en provenance de son village A'hbé. Il vit une suite interminable d'événements qui ont pris essence bien avant sa naissance. Après avoir effroyablement et respectivement vécu la mort de ses parents, de sa grand-mère, de sa femme, de ses enfants et de ses amis, il choisit de brûler vif dans les flammes, le 20 mai, devant le président de sa république, marquant ainsi son exaspération vis-à-vis des réalités atroces de son pays qui balancent entre vie et mort, traditions et religions, pouvoir et morale, amour et amitié, développement et misère, etc. Toutefois, la tentative de suicide d'Olinga lui permit de renaître de ses cendres, et augura une belle renaissance du pays qui malgré tout, était sa chère patrie et par-dessus tout, sa terre chérie.

Doté d'une imagination pour le moins très fertile, l'auteur use d'un style étoffé et subtile revêtant proprement les rouages de l'écriture romanesque. Son texte a le mérite de mêler différents tons, différents thèmes, différentes approches sous-imbriquées qui en font un roman avant-gardiste.